Critiquée ces 4 derniers mois, l’Organisation des Nations unies (ONU) décide de recourir à la crypto-monnaie. C’est ainsi qu’en Ukraine, un plan d’urgence ratifié par l’ONU approuve l’envoi de crypto-devises à destination des populations déplacées. Cette décision a pour objectif de permettre aux concernés de sécuriser leurs avoirs. Découvrez la quintessence de ce nouveau protocole.
L’USDC, la crypto utilisée par l’ONU
L’ONU a fait recours à la blockchain Stellar via des USDC qui transiteront de leurs comptes vers celui des réfugiés ukrainiens. L’USDC est un stablecoin dont le prix est indexé sur celui du dollar. D’origine américaine, il est géré par un consortium baptisé Centre, dont la plateforme d’échange cryptographique Coinbase est actionnaire.
Depuis 2022, avec l’effondrement des cryptos succédant à la faillite du géant FTX, deux principaux stablecoins présentent la majeure partie de la capitalisation globale du cryptomarket. Il s’agit de :
- Tether qui est la 3e plus grosse crypto-monnaie pesant pour 62 milliards de dollars ;
- L’USD Coin (USDC) vient juste derrière en quatrième position avec 42 milliards de dollars.
Moneygram au cœur du projet
Selon le programme, les réfugiés pourront retirer gratuitement l’argent sur le réseau MoneyGram, en euros comme en dollars ou dans une autre devise.
Sachant que l’ONU critiquait les crypto-monnaies il y a quatre mois, l’agence des Nations unies pour les réfugiés déclare que : “Le HCR collabore depuis des années avec le secteur de la technologie, qui a joué un rôle crucial en nous aidant à innover pour fournir une assistance plus rapidement, car la rapidité est essentielle dans l’action humanitaire”.
Rappelons qu’au mois d’avril, l’ONU lançait un appel au frein de l’utilisation des crypto-monnaies. Pendant sa Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), elle publiait les points sombres de l’essor des tokens, en évoquant bien évidemment leur usage éventuel pour le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale et les coûts sociaux.
L’aide humanitaire en crypto-monnaies
Le dossier de l’Ukraine est rapidement passé prioritaire sur l’utilisation des devises électroniques dans le cadre de l’aide humanitaire. Quelques semaines avant le début de la guerre, plus précisément le 24 février, le gouvernement ukrainien annonçait avoir transféré plus de 100 millions d’euros d’aide en cryptos. Un niveau de donation jamais atteint, bien qu’entraînant quelques difficultés jugulables au passage.
Les plateformes d’échange de monnaies digitales elles aussi avaient essayé de contribuer à ce nouveau système. Une occasion de promouvoir certes leur marque, mais surtout l’adoption des crypto-monnaies. FTX, le broker en ligne défaillant appartenant à Sam Bankman-Fried qui vient d’être interpellé aux Bahamas, proposait par exemple 25 $ à chaque Ukrainien membre de la plateforme. La même stratégie a été adoptée par Binance au mois d’avril.
Pour résumer le revirement de l’ONU et son plan d’aide novateur, le communiqué publié pour l’occasion précisait que l’envoi vers l’Ukraine n’était qu’une phase de test. Non pas qu’elle serait temporaire, mais que s’il fonctionnait correctement, il pourrait également être déployé dans les autres plans d’aide d’urgence de l’ONU pour les réfugiés. Tout ceci avec bien évidemment l’USDC au cœur du processus.
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